Comme il parlait et riait, et qu’à ses côtés, indéchiffrable, une jeune femme comptait les ânes qui lui trottaient en tête, on aurait pu en déduire que la faune étrange qui traversait la table et courait dans la salle bondée, renversant plats, couverts et êtres mortels qui avaient la mauvaise idée de se trouver sur son passage, était née de son imagination fertile et fiévreuse. Mais il n’en était rien. Cette faune indépendante avait la chaleur d’entraille de cette vie qu’il sentait palpiter timidement à ses côtés. La jeune femme ne se souvenait plus du jour de sa naissance, elle respirait tranquillement et écoutait une épaule lui raconter des secrets inviolables.