Insouciant des histoires et amoureux de leurs circonvolutions magmatiques, il serre comme une chance contre son torse énigmatique le petit renard de son amour, dans le silence sidéral se perd sa question et la réponse qui se scelle dans les cellules fantastiques de son corps exige qu’il acquiesce mais ne sache pas.
Catégorie : premiers pas
il était une foire
C’était un bal masqué
Le boucher s’était déguisé en pâtissier qui s’était déguisé en plombier qui s’était déguisé en fleuriste qui s’était déguisé en charcutier qui s’était déguisé en assureur qui s’était déguisé en banquier qui s’était déguisé en occuliste qui s’était déguisé en médecin généraliste qui s’était déguisé en châtelain qui s’était déguisé en notaire qui s’était déguisé en croque-mort qui s’était déguisé en épicier qui s’était déguisé en professeur qui s’était déguisé en instituteur qui s’était déguisé en boulanger qui s’était déguisé en boucher qui s’était déguisé en pâtissier on l’a déjà dit
si le paradis a une porte, c’est qu’il a des murs
On veut ouvrir des portes et on les ouvre mais c’est curieux curieux curieux les portes sont grandes ouvertes et on est immobile sur le seuil dans la fixité du bâti qui s’appelle aussi le dormant et porte ainsi si bien son nom… c’en est à sortir de ses gonds
une drôle de maison
Au seuil de la nuit la conscience se calfeutre
elle joue dans un petit coin de la pièce
elle joue avec l’infini
par la fenêtre un autobus crie
et un avion à réaction emporte le bout d’un nez
vers des horizons lointains
deux yeux
Dans l’air frais par la fenêtre ouverte, un songe
c’est le soir et le printemps nous ennivre
on marche en silence dans l’allée d’un parc sur un tapis de fleurs
au-dessus de soi les branches s’inclinent sous leur charge
on écoute on s’arrête
quelque chose voyage
quelque chose revient
une vague légère dans l’air du soir
la douceur violente du souvenir, d’un mot
d’une main abandonnée sur le cuir d’une banquette
d’une tête oubliée contre un mur
de deux yeux