Il était une fois un petit chaperon vert qui ne voulait pas aller chez sa grand-mère.
– Oh! Ce n’est pas à cause du bois, il n’y en a plus.
Ses yeux parcouraient la perspective butée d’une périphérie qui était au centre de son tourment.
– Certes, il faut dire que les raisons d’un éventuel contentement sont difficiles à trouver, mais en vérité, on ne les cherche plus, on est donc assez peu déçu. Non, ça n’est pas cela… Comment dire?
La brise d’été s’insinua entre les murs gris. Quelques brins d’herbe sale défiaient la dalle de ciment horizontal et rappelaient toutefois qu’on était ici sur terre et qu’il s’agissait d’une planète vivante.
– Bon, si je ne m’abuse, ce que l’herbe peut, Dieu le veut… ou quelque chose comme ça, je ne me souviens plus… Oh tout est si loin que j’ai oublié comment on se rappelle!
Le grand méchant loup traversa l’espace, il sortait du supermarché avec ses courses.
Il ne vit pas le petit chaperon vert qui regardait les brins d’herbe comme l’affamé, le pain.