Il marchait en regardant ses pieds, on ne sait jamais, ils auraient pu tout à coup choisir une direction différente de celle que la tête avait à cœur ou que le cœur avait en tête voire, les pieds, la tête et le cœur auraient pu de but en blanc et sans raison apparente choisir de parcourir trois directions distinctes avec des conséquences sans doute catastrophiques bien qu’intangibles. Il constatait qu’il avait les pieds sur terre et c’était déjà une certitude, il était raisonnablement difficile de marcher et de les avoir dans les nuages, comme la tête, tandis qu’il fallait admettre que le coeur avait ses raisons, en effet, que ni la tête ni les pieds ne connaissaient.
Étiquette : absence
le cri de l’hirondelle
L’observateur est témoin. Ce qui a lieu le regarde. Sa vision est son domaine et il l’influence autant qu’elle le concerne. Rien de ce qui a lieu ne lui échappe ni ne lui est étranger. Il se demande quels sont les contours de son être, où seraient les frontières de sa personne et si celle-ci n’est qu’illusion et qu’il demeure en toute chose se découvrant à ses yeux plutôt qu’en un seul corps.
Les protagonistes se sont éclipsés, il ne reste que l’histoire qui se raconte en leur absence et qui ne les regarde plus, ce vide d’événements, cette plénitude du rien, de la chose ultime, la dernière tasse de thé avant le départ, le bruit des murs, l’inutilité des portes, le cri de l’hirondelle un soir de printemps.