la bonne mère

Je ne rêvais plus. J’étais confuse. J’avais de nouveau erré dans des rues inconnues et fréquenté des lieux obscurs. La mer était agitée et les eaux troubles. J’avais tout mon temps et il me filait entre les doigts, comme le sable l’été, chaud au creux de la paume. La douceur de la vie butait contre l’esprit, occupé à maintenir un cap dont je n’avais plus souvenir. Au dehors, rien n’avait changé, tout était identique et de fait, incompréhensible. Les arbres contre le ciel racontaient leur sempiternel mystère. La lumière du soleil jouait avec les architectures têtues. Les fourmis faisaient leurs provisions et les cigales s’étaient tues. C’était l’automne, avant l’hiver qui précédait le printemps.

le cœur a ses raisons

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Il marchait en regardant ses pieds, on ne sait jamais, ils auraient pu tout à coup choisir une direction différente de celle que la tête avait à cœur ou que le cœur avait en tête voire, les pieds, la tête et le cœur auraient pu de but en blanc et sans raison apparente choisir de parcourir trois directions distinctes avec des conséquences sans doute catastrophiques bien qu’intangibles. Il constatait qu’il avait les pieds sur terre et c’était déjà une certitude, il était raisonnablement difficile de marcher et de les avoir dans les nuages, comme la tête, tandis qu’il fallait admettre que le coeur avait ses raisons, en effet, que ni la tête ni les pieds ne connaissaient.