Seule une aberration pouvait transformer ce monde insondable et merveilleux en un enchaînement absurde de gestes, de faits, de chapitres sans transitions, de narrations éternelles, de volumes, de tomes entassés les uns sur les autres. L’essentiel ne se saisissait pas avec les mots. L’intelligence devait épouser celle du coeur ou bien l’aridité aurait fini par épuiser un terrain potentiellement fertile. Il posait sa joue blanche contre le carreau de sa fenêtre close sur le monde. Il regardait la manifestation sans elle. La vie n’était ni sérieuse, ni légère, ni comique ni rien que l’on ait trouvé en ouvrant nonchalamment un dictionnaire et en laissant courir un miracle comme l’oeil sur des pages emplies de signes, en l’occurence, des mots. La vie n’était pas les mots et il rêvait d’un silence dévorant toute idée qu’il se fût faite sur exactement tout.