Il était une fois un petit chaperon vert qui ne voulait pas aller chez sa grand-mère.
– C’est toujours la même histoire! Je vais chez ma grand-mère, je rencontre le grand méchant loup, il me mange. Dieu ce que j’en ai assez! Et c’est peu dire. Non mais vraiment, je me demande comment on peut croire qu’un petit chaperon, tout vert qu’il soit, puisse avoir impunément envie de revivre toujours la même chose.
Sans même avoir réalisé que ses pas l’y portait, le petit chaperon vert se retrouva dans le bois, sur le sentier qu’il connaissait bien.
– Et puis tant pis après tout! Si j’ai envie d’aller me promener, j’y vais, et d’un pas allègre même! Est-on libre si on ne l’est pas?
Sans s’émouvoir de ce paradoxe saugrenu, le petit chaperon vert s’enfonça dans le bois. La lumière baissait doucement et le soir arrivait à grands pas. Lorsque la nuit couvrit complètement le bois, le petit chaperon vert se rendit compte qu’il était perdu.
– Fichtre! Je dois bien avouer que si le grand méchant loup m’avait mangé, je n’en serais pas là! Liberté cruelle!