Il était une fois un pont. Qui allait d’ici à là. Généralement, on l’empruntait (et on le rendait le lendemain même) pour passer d’ici à là quand on n’allait pas de là à ici pour la bonne raison qu’on venait de là, et non d’ici. Bref, je me perds en subtilités insignes, futiles pardon et l’essentiel n’est pas là. Je veux dire ici. Je ne voulais pas, par là, signifier qu’il était plus ici que là bien sûr, là n’était pas mon propos, ici non plus, il est difficile d’en sortir. L’essentiel est décidément inavouable. Ce qui ne veut pas dire qu’on le connaisse et qu’on ne veuille pas l’avouer mais sans doute (il y en a un seul, du moins grammaticalement), sans doute disais-je, on ne le connait pas et de ce fait, on ne peut l’avouer. Même sous la torture. Et même, le cas échéant, avec la meilleure volonté du monde. Parce que, comment avouer quelque chose qu’on ignore, je vous le demande. Essayez ce soir, ou demain, cela ne presse pas, en vous regardant dans un miroir, tentez d’avouer l’inavouable. Et vous verrez bien. C’est une façon de parler bien sûr, vous ne verrez rien justement.