Tu inventes. Tu ne sais rien. Tu crois savoir. Tu as toujours raison. Tu veux toujours avoir le dernier mot. Tu ne sais rien. Même en se forçant, ce qui n’est pas, n’est pas. C’est si difficile à entendre? Tu inventes. Ce qui est, tu ne l’acceptes pas. Tu n’acceptes pas ce qui est. Tu ne l’acceptes pas. Tu inventes des histoires. Imagine à quel point elles n’existent pas. Dans ton imagination. Tu sais tout. Tu ne sais rien. Tu inventes. Tu te prends pour un aigle quand tu pointes ton nez hors de terre. Tu peux t’effondrer. Tu seras assis sur ta chaise. La force de gravité maintiendra ton corps en place. Tu te jetteras dans le vide. Au bas du lit. Tes pieds à terre. Ton pied-à-terre. Tu partiras en voyage. Tu ne reviendras pas.
La mer, la mer, toujours recommencée !
Paul Valéry, le cimetière marin, 1920
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L’Éternité
Elle est retrouvée.
Quoi ? — L’Éternité.
C’est la mer allée
Avec le soleil
Âme sentinelle,
Murmurons l’aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.
Des humains suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.
Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s’exhale
Sans qu’on dise : enfin.
Là pas d’espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr.
Elle est retrouvée.
Quoi ? — L’Éternité.
C’est la mer allée
Avec le soleil.
Arthur Rimbaud, 1872!
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