Les champs détrempés jusqu’à l’horizon éteint. Le ciel brumeux leur tombe dessus. Nos pieds dans la boue. L’air vif. Des bottes en caoutchouc. Laissent leurs empreintes de plastique sur le sol meuble. Écrasent l’herbe trempée. Déjà le soleil est un point blanc bas à peine au dessus de nous.
Chercher la lumière. Qui n’y est pas. Marcher tout droit vers l’horizon qui se déplace dans l’air mouillé.
Héloïse a des yeux de biche et de petites cernes comme des arcs au dessous. Sa tête pensive et riante se jette en arrière.
– Je suis triste je suis triste… dit-elle en souriant, je suis triste comme LA pierre!
– Laquelle?! je demande en souriant aussi.
Elle pointe l’index vers un point de l’étendue de terre.
– Celle-là!
La pierre qu’elle a indiquée est ronde et butée, humide et vieille comme le monde. Tout à coup le sentiment curieux qu’il nous faudrait l’aimer. Son immobilité muette.