Une salve de balles retentit dans le silence. Une horde de chevaux sauvages traversa la pièce et je dus déplacer mes jambes pour n’être pas emportée. Comme ils avaient laissé la porte grande ouverte, je pus jeter un dernier regard dans l’escalier à leur suite.
Je refermai doucement la porte et me préparai tranquillement à écrire.
La musique avivait le suspense d’une action que j’ignorais et je ne pus faire autrement que prêter l’oreille. Mais seulement la prêter. La lutte semblait ardue. Quelqu’un siffla et des épées se croisèrent en grand fracas.
– Personne ne touche à (inaudible), dit la voix inconnue et le cri désespéré qui suivit me laissa entendre que celui qui avait eu la mauvaise idée d’y toucher n’était plus de ce monde. Enfin de ce monde-là.
Où en étais-je? Un cheval trottait candidement à mon encontre.
Mais est-il possible je le demande, qu’un cheval vienne trotter dans la pièce, alors que je suis tranquillement assise pour écrire?
– Ne meurs pas maintenant, je t’en prie!
Mais je n’en ai pas du tout l’intention. Que me veulent-ils après tout? Est-ce que je touche à quoi que ce soit moi, qui ne m’appartienne pas? Non. Est-ce que je sors mon épée? Non. Je suis assise tranquillement à ma table et voudrais simplement écrire.
– De l’eau, de l’eau… supplia une voix exténuée.
– Je n’en ai pas au frigo, de l’eau du robinet ça vous ira?
Je me levai et en me dirigeant vers l’évier de la cuisine, je ne pus m’empêcher de regarder si mes mains me suivaient bien et si ma tête reposait sur son cou. C’est à dire le mien.