point de fuite

IMG_20160417_210659.jpg

Elle lui tourna tout à coup le dos et se mit à marcher calmement. Ils s’étaient déjà salués et il était tout naturel qu’elle s’en alla ainsi, il trouva toutefois ce départ abrupt, il était fasciné par ce dos qui s’éloignait et qui semblait donner la mesure de l’espace.
Je ne me retournerai pas sur elle, se dit-il tandis qu’il avait toujours les yeux rivés sur  la silhouette de la jeune femme et ne parvenait pas à les en détacher.
Soudain dans l’espace, il n’y eut plus qu’une immense et formidable scène qu’elle avait quitté et il croyait voir scintiller dans la lumière qui tombait du ciel sur la chaussée, la qualité de son absence à elle.

les quatre chemins

Luigi Ghirri varini.jpg

Il n’y allait jamais par quatre chemins. Vous me direz, pourquoi y serait-il allé par quatre chemins? Et d’ailleurs où va-t-on par quatre chemins? Parce qu’au fond, derrière ce qu’on appelle la sagesse populaire, le bon sens commun, il y aussi beaucoup de morts. Et pas forcément violentes. Mais là n’est pas le sujet. Le sujet d’ailleurs n’est jamais là où on l’attend. Surtout quand on prend quatre chemins pour y parvenir. Le sujet a la fraîcheur d’entrailles de la vie muette et on se perd souvent à tenter d’y arriver. On emprunte parfois quatre chemins pour l’atteindre, que l’on ne rend jamais d’ailleurs, parce que les chemins usurpés, nul n’en veut plus et que d’autre part, ils ne servent à rien. Et non parce qu’ils ne mènent nulle part, ce serait un moindre mal s’il en est (et j’en doute) non, ils mènent en des lieux précis que je ne vais pas vous énumérer mais vous en connaissez déjà un grand nombre.