Je n’ai pas la tête sur les épaules. Elle est pourtant au bout de mon cou. Je n’ai pas non plus les pieds sur terre. Et pourtant, ils touchent indéniablement le sol en ce moment même. Ainsi, les pieds sur terre et la tête sur les épaules, je peux toutefois m’extasier devant ces paradoxes qui sont certainement insensés, je n’irai pas dire le contraire. Où ai-je donc la tête si elle est bien sur mes épaules? Il faut croire que je l’ai perdue. Tout en sachant où elle est, ce qui n’arrange pas les choses, loin de là. Je ne suis pas amante du pilote automatique, je préfère contempler les décombres d’un monde auquel je ne suis pas attachée sinon par les pieds.